22/04/2012

      Le centaure « est [...] un corps double, une fusion entre l'humain et l'animal » [1]. C'est la définition que donne Camille Galle, artiste du Théâtre du Centaure (un théâtre équestre). Pour nous, il représente, de façon plus générale, la relation qui unit l'homme et le cheval. La figure du centaure est encore d'actualité dans le monde artistique, il fascine par la dualité de son être. À la fois humain et animal, il incarne la problématique intemporelle de l'humanité et de l'animalité. L'homme est-il un animal ? Qui ou qu'est-ce que l'animal ? Doit-on parler d'animal ou des animaux ? ... De nombreuses questions auxquelles s'ajoute un fait : nous ne pouvons constater l'animal qu'à travers le prisme humain. L'homme à longtemps construit l'animalité en l'opposant à son humanité. Ce traitement de l'animal et de l'homme est-il abordé différemment aujourd'hui ? C'est dans cette optique que nous observerons la figure du centaure dans deux œuvres de la fin du XXe siècle :  Riboy : fugue pour un violoncelle. L'étrange pérégrination dans la taïga d'un musicien et de son extraordinaire petit cheval bigarré, roman de Jean-Louis Gouraud et le film Chamane de Bartabas [2]. Le choix de ces deux œuvres s'est effectué sur un principe simple : celui des auteurs. Gouraud et Bartabas sont, d'une part, cavaliers et, d'autre part, ont une vie professionnelle en lien avec le cheval. Gouraud peut être considéré comme un historien du cheval, un éditeur de littérature équestre, un écrivain, et même un voyageur (il a parcouru, à cheval, Paris-Moscou en 75 jours). Bartabas est artiste et directeur de deux compagnies de théâtre équestre : l'Académie du spectacle équestre de Versailles et le Théâtre équestre et musical Zingaro à Aubervilliers [3]. Ces deux personnes ont choisi un monde possible artistique (le film de Bartabas découle du roman de Jean-Louis Gouraud) qui se fond avec leur univers personnel. Nous posons alors la question suivante :
Comment, dans les deux œuvres,  la figure du centaure se met au service d'un questionnement sur les relations homme - animal  ?
Pour y répondre, il nous faudra aborder les figures animales et humaines présentes dans les œuvres, puis nous verrons comment le centaure devient le catalyseur de ses figures. Enfin, nous observerons de quelles façons cet être hybride s'inscrit dans la fiction et dans l'histoire.



1.1 Animalité et Humanité : définitions

1.2 Transgression des qualités : éléments déclencheurs

1.3 Animalisation – Humanisation et Mécanisation


2.1 Une figure hybride

2.2 Le centaure comme prisme visuel et démultiplication : l'émergence d'un point de vue

2.3 Le héros d'un récit initiatique


3.1 Le centaure : l'entité fictive d'un univers personnel

3.2 La poursuite d'un questionnement historique : anthropomorphisme et zoomorphisme

3.3 Le renouvellement de la vision animale par le centaure



Annexes


[1] Camille Galle, citée par Diane BRUNEL, Art équestre et théâtre de texte : analyse d'une association originale proposée par le Théâtre du Centaure dans Les Bonnes de Genet et Macbeth de Shakespeare, sous la direction de Marie-Christine Lesage, mémoire de Master II, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III Institut d’Études Théâtrales, 2005-2006, p.32.
[2] Chaque référence donnée par la suite correspond aux éditions suivantes
BARTABAS, Chamane [DVD, 1995] Paris : MK2 éditions [éd., prod.], Progress [coprod.], 2007, 1 DVD zone 2, (90 min.).
Jean-Louis GOURAUD, « Riboy : fugue pour un violoncelle. L'étrange pérégrination dans la taïga d'un musicien et de son extraordinaire petit cheval bigarré » [1994], in Serko suivi de deux autres ciné-romans Riboy et Ganesh, Monaco : éditions du Rocher, 2006, p. 185-288.
Les résumés des deux œuvres sont disponibles sur la page Annexes.
[3] Des listes des productions de Jean-Louis GOURAUD et de BARTABAS sont disponibles sur la page Annexes.